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Gauthier Guermantes

Gauthier Guermantes n’est pas qu’un simple spectateur, il est le témoin lucide (certains diront cruel) d’un extraordinaire biotope, le cinéma.

Homme de terrain, il est tout à la fois, et même son contraire : réalisateur, producteur, acteur, scénariste, chef opérateur, ingé son, monteur, décorateur, costumier, maquilleur, intermittent du spectacle, coach d’artistes, agent artistique, illustrateur, graphiste, attaché de presse…

Il a tout fait, il a tout vu, il a tout entendu, et sa langue se délie enfin.

Il s’est, par ailleurs, fait la réflexion que si le motif « coulisses et vérités non avouées du cinéma » est largement exploité à l’écran comme sur la Toile (cf. Casting, Dix pour cent, Les Bonus de Guillaume Gallienne, En audition avec Simon…), et plaît de plus en plus, il n’a encore jamais exploité de manière livresque. C’est chose faite désormais.

Et c’est parce que, précisément, il maîtrise son sujet à la perfection, parce qu’il estime s’exprimer en parfaite connaissance de cause – et en exagérant à peine – que Gauthier Guermantes, fort d’une fréquentation intensive des salles obscures, d’une présence assidue sur les plateaux de tournage et d’une pratique régulière des plus grands festivals internationaux, dézingue gentiment (ou pas) depuis quelques mois, avec un plaisir à peine dissimulé et néanmoins coupable, ce Septième Art qu’il adore depuis toujours, et dont il ne saurait évidemment se passer, sous peine de mourir d’ennui.

Auteur singulier par essence, Gauthier Guermantes est évidemment un auteur pluriel par nécessité, ou, si l’on préfère, le produit d’un cerveau collectif constitué de treize individus.

Gauthier Guermantes est donc à l’image du chiffre porte-bonheur par excellence, surtout lorsqu’il tombe un vendredi ; 13, comme le Christ + ses apôtres ; 12 + 1, comme les Treize imaginés il y a deux siècles de cela par Honoré de Balzac, qui s’y connaissait, lui aussi, en idées de génie.

Gauthier Guermantes prise la culture du secret et les lieux chargés d’Histoire(s) à peu près autant qu’il affectionne les patronymes proustiens et la relecture de La Recherche, le soir, au coin du feu : c’est pour cette raison qu’il se réunit à date fixe au Rocher de Cancale, rue Montorgueil, comme les Treize dont il a été question un peu plus haut, ce afin d’y déguster quelques bouteilles de vin vieux, d’y exhiber ses bottines londoniennes dernier cri et, surtout, d’y commettre son prochain hold-up littéraire.

Visuel : Audrey Bussi.

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